mardi 27 décembre 2016




Chère collection Exprim’,
Cher Tibo, chère Anaïs,
Chers auteurs, chères auteures,
Benoît, Marion, Clémentine, Antoine, Séverine, Philippe, Insa, Martine, Axl, et tous les autres,

Merci. Et Bravo. 10 ans est un cap à passer. Enfin, un âge à deux chiffres. Quelle étape ! Je voulais, pour ces 10 ans, chère collection, t’adresser une petite lettre. Je ne sais pas si tu me connais bien mais moi je te connais. Et je t’aime. Beaucoup.

Je t’aime beaucoup parce que tu penses comme moi que la littérature est hybride, entre divertissement et enseignement. Je t’aime beaucoup car tu fais de la littérature intelligente. De la vraie littérature. Tu ne demandes pas à tes auteurs de simplifier leur écriture pour plaire aux ados, ni d’éviter tel ou tel thème un peu compliqué. Non, tu fais le pari que les ados sont intelligents. Qu’ils sont avides de clés pour comprendre le monde, leur monde. Tu fais le pari de la liberté, de l’originalité, de la créativité, de la réflexion. Tu fais le pari de l’audace, de la réflexion, de l’émotion. Tu fais le pari de réunir tout ça en un seul texte. Et je t’adore pour ça.
Tous les romans qui te composent sont autant de portes d’entrée vers le monde. En tout cas, tous ceux que j’ai lus, et ils sont nombreux. Je t’aime parce que tu me fais réfléchir. Tu m’ouvres de nouvelles pistes, de nouvelles perspectives. Et parce que tu fais naître chez moi tant d’émotions : le rire, le bonheur, la joie, la tristesse, l’empathie, la compassion, la colère, la rage, l’excitation, la peur, l’angoisse. Tu me fais vivre à chacune de mes lectures. Avec plus ou moins de force, avec plus ou moins de violence, tu me fais vivre. 
 
Je ne sais pas si tu le sais, mais tous ceux qui participent de près ou de loin à ton existence sont des gens assez formidables. Selon les propres mots de ton directeur, tu es née pour « réunir le bruit et la vie ». Je crois que c’est un pari réussi. Car ton équipe, tes organes fonctionnels, essentiels, sont très vivants, et très bruyants. Attention, ce n’est pas un brouhaha qui n’a ni queue ni tête. Non, ce bruit qui se dégage de toi, c’est celui d’un débat animé, d’une famille réunie autour d’un bon repas, de deux être qui crient leur amour, d’un jeune homme qui osera pleurer, d’une jeune femme qui osera être libre, d’amis qui riront ensemble, de chuchotements tard dans la nuit, à l’heure où l’on peut se confier nos plus profonds secrets et nos sentiments les plus bruts. Ton bruit est une vie. Tu es l’ivresse de la jeunesse, tu es la sagesse de l’expérience, tu es la liberté dont on rêve. Tu es un organisme fonctionnel, dont chacun des organes est précieux, et particulièrement utile.

Je t’adore aussi parce que tu es multiple. D’un roman à l’autre, tu passes de la poésie la plus délicate à la plume la plus énervée, tu nous écorches, puis nous caresses, tu nous effleures puis nous frappes. Dans le ventre, dans le cœur. Tu nous tires des larmes et nous fais rire, tu nous émeus et nous mets en colère. Tu nous ouvres les yeux sur le monde. Tu te plais à dénoncer l’injustice, le sexisme, l’homophobie, la peur de l’autre. Tu nous enjoins à l’union, l’apaisement, la tolérance et le respect. Tu sais aussi glisser un brin de folie dans nos vies.

Alors il est fort probable que je songe à la douceur des belles vies que tu m’as faites découvrir, et que je discute de ça avec ma frangine face à 100 000 canards, par un doux soir d’orage. Nous entamerons sûrement un bras de fer littéraire, pour savoir si les géants sont ceux qui laissent brûler les sentiments de leurs personnages quitte à ce qu’ils n’en restent que des (K)cendres, ceux qui préfèrent nous les montrer dans le désordre, par une construction en flash-back, ceux encore qui mettent leurs personnages dans la peau d’un autre pour mieux les révéler par un savant contraste, ou bien ceux qui préfèrent les fragiles, ces personnages qui vont souvent dans la gueule du loup mais qui tout aussi souvent en ressortent, après avoir traversé la nuit la plus obscure, avec quelqu’un qu’ils aiment. Oui, on se battra elle et moi atour de ça, peut-être dans une boîte, peut-être le samedi 14 novembre 2017. Celui qui gagnera remportera 50 cents. On apercevra au loin Charlie, toujours dans son monde, Dylan, sortant du bois, et Zelda, toujours en rouge qui criera au monde « Je suis sa fille ». La fille de qui ? Nul ne le sait encore. Je conclurai très certainement cette discussion en lui disant que la collection Exprim’ fait sans aucun doute partie des petites reines de la littérature. Comme des images familières, ces romans nous bercent et nous font grandir. Ce sont des textes qui, même si on devait les copier 100 fois, resteraient indomptables. Beaux. Ils nous guident vers le bleu délicat de la jungle park littéraire, ces mots utiles et pas futiles, qui nous permettent de mieux voir le monde et d’apprendre autant sur nous que sur les autres.

Ces romans sont autant de preuves pour dire combien il est important de s’Exprim’er. 10 ans c’est un début. Mais il va falloir que tu Exprim’ encore le monde, l’humain, dans toute sa complexité et avec toutes ses nuances.

Joyeux anniversaire,
A tout bientôt,
Théo, lecteur fidèle

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