mercredi 21 mai 2014

 

Bonsoir à tous !
Avant la chronique qui mûrit dans ma tête, je vous offre un court extrait de Sans oublier, d'Ariane Bois.

"On s'asseyait sans façon sur la tombe d'à côté, qui semblait abandonnée. On enlevait sa veste, son manteau. Il fallait arracher les mauvaises herbes, arroser, déposer les fleurs achetées par ma mère au marché. Jamais elle ne serait entrée dans l'une de ces boutiques funéraires qui jalonnaient l'avenue et vendaient des compositions vaniteuses, presque mortes, elles aussi. Elles choisissait des brassées de marguerites, des bottes de tulipes, des gerbes de pivoine, des bouquets sans prétention, comme cueillis dans les champs, des fleurs qui évoquaient des promenades à la campagne, des mains d'amis, la vie qui, malgré tout, continuait. A un moment, forcément, les tâches s'achevaient. Selon un rituel peaufiné par les années, on restait debout, toujours à la place, à fixer l'inscription sur la dalle en granit :

J.-P. B.
9 janvier 1966
23 janvier 1986

Une date qui ouvre l'espoir, une autre pour le refermer."

_ Sans oublier, d'Ariane Bois, Éditions Belfond, page 36, 19,50€

Sublime. Beau, doux, poétique, et tragique. A l'image du roman ...

Théo 

1 commentaires:

Salut !!
Merci de laisser une trace de votre passage, avec politesse, cela va de soi !!
Amicalement
Théo